Cette semaine, nous avons demandé à nos lecteur·rice·s si le fait de devenir parent avait changé leur engagement en matière d’égalité. Voici vos réponses.
Manon, 35 ans
Je suis journaliste et mon engagement féministe a totalement changé depuis que je suis devenue maman. Avant, c’était un principe, presque une notion abstraite même si j’étais déjà convaincue et reconnaissante des batailles menées dans les années 70. Mais il y avait une distance, comme si je n’étais qu’à moitié concernée.
L’entrée dans la maternité m’a poussée vers une déconstruction identitaire que j’explore encore ! J’ai 35 ans, ma fille vient d’avoir 4 ans. Et je développe un projet de film documentaire féministe.
Vivianne, 35 ans
J’étais déjà féministe avant mais je ne m’étais pas vraiment intéressée à la question de la maternité. Avec ma grossesse, j’ai développé un réel intérêt pour les questions de société liée à la maternité / parentalité.
La question du congé deuxième parent m’est apparue comme essentielle j’ai commencé à suivre des comptes Twitter sur ces thématiques et m’exprimer sur ma situation de jeune mère qui travaille pour lutter contre les stéréotypes.
Par ailleurs, j’ai été confrontée directement à une difficulté dans mon travail alors que j’étais enceinte, je me suis battue et j’ai relaté l’incident sur mon blog. De façon générale, j’ai pris conscience qu’en séparant nos vies privées de nos vies professionnelles, on effaçait en réalité les difficultés spécifiques des jeunes mères et qu’on les excluait indirectement.
Sarah, 35 ans
Complètement. D’abord en prenant dans les dents la charge immense qui pèse sur les femmes quand elles deviennent mères et les nombreuses injonctions auxquelles elles doivent faire face. J’étais peut-être aveugle avant, mais je n’avais pas autant ressenti cette inégalité.
Ensuite, en m’interrogeant sur la meilleure façon d’élever mes deux fils de façon féministe et non genrée. Mission qui se complique dès l’entrée à l’école et que l’enfant intègre et répète des discours du style « les paillettes c’est pour les filles » ou « moi je joue à la bagarre mais pas les filles”.
Léah, 33 ans
Mon engagement féministe n’existait tout simplement pas avant de devenir mère. Je l’entendais, le comprenais, le soutenais, mais de loin. Et quand je suis tombée enceinte, en 2017, j’ai croulé sous les injonctions contradictoires, les paroles déplacées, l’accompagnement médical bien patriarcal.
Alors depuis, je suis ultra-engagée, je veux me battre contre cette pression et aider les parents à libérer leur rapport à la parentalité, à ne plus se laisser faire et à aider les générations de filles qui viennent à faire ce qu’elles veulent. Quand elles veulent. Et surtout si elles le veulent.
Héloïse Simon, écrivaine et membre de l’association Parents & Féministes
« Il est presque impossible, pour les femmes individuellement, de s’arranger avec une société qui rend la question de la garde d’enfant si épineuse, qui ferme ses écoles à 16 heures, qui promeut Monsieur au moment où Madame pouponne, qui la regarde de travers, constamment, en mode Big Mother.
Ce qui a surtout catalysé mon engagement, c’est la colère née du sentiment d’avoir été arnaquée par la société, qu’on m’avait vendu du rêve où il n’y en avait pas. » Pour lire la suite de son témoignage sur son blog cliquez ici.