Enfourcher sa bicyclette et parcourir des kilomètres en zone urbaine à coup de pédales n’est pas pour la même expérience pour les hommes que pour les femmes. Car sur les pistes, ces dernières peuvent rencontrer bien des obstacles : accidents, harcèlement de rue, peur de ne pas savoir gérer un pépin d’ordre mécanique…
Aurélie, 34 ans
“Je fais 20 km à vélo tous les jours, et j’ai systématiquement au moins un souci avec un automobiliste. Ils s’amusent à vous coincer contre le trottoir, vous font des queues de poisson monstrueuses, vous collent au point de vous stresser…”
Julie, 40 ans
« Je vis à Lyon et j’effectue 25 minutes de trajet quotidien à vélo. Ma route est semée d’embûches, la piste cyclable est toujours occupée par des warnings. Donc je fais mes trajets en état d’alerte. Tout récemment, j’ai eu un accident : une voiture garée sur la piste cyclable… Le conducteur n’est pas sorti. J’ai aussi déjà eu droit à des remarques comme « gros cul » ou des « mmmh » en croisant la route d’hommes ».
Renata, 31 ans
« Oui, car j’habite à Marseille et les gens roulent n’importe comment en voiture. Et les ami.e.s me disent qu’iels se font insulter souvent… Ça ne me donne pas envie. Mais quand je vivais à Lille, le vélo était le meilleur moyen d’éviter le harcèlement de rue.”
Raphaëlle, 30 ans
« Je ne suis vraiment pas à l’aise à vélo, les voitures me font peur ! Mais c’est vrai qu’à vélo, on peut partir plus vite si les harceleurs sont à pied, ce qui peut être rassurant. Même si en soi, ça n’empêchera jamais les cons de donner leur avis sur nos corps… malheureusement. »
Nolwenn, 27 ans
« Le vélo m’apporte une sensation de liberté. Je me sens moins vulnérable, moins une proie pour les harceleurs de rue, je reprends ma place dans l’espace public. A contrario, c’est une autre forme de danger que je ressens sur mon deux-roues : les conducteur·trice·s font encore trop peu attention aux vélos. »
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